REGARD SUR LA PAROISSE
Hier, le groupe de Pré KT, que nous animons Claire Chaumet et moi-même et qui réunit des enfants de 6e et 5e des paroisses de Port-Royal-Quartier-Latin et de Pentemont-Luxembourg, recevait le rabbin Gabriel Hagai .
Les questions ont fusé sur tous les points qu'il a évoqués, sur les objets qu'il a montrés (rouleau d'Esther calligraphié par ses soins, phylactères, Téfiline, Kippa ...), qu'il a évoqués Mezouzah...), sur les différences entre nos deux religions. Camille, a dit : "j'ai l'impression que les juifs sont plus fidèles que nous". Il est vrai, a rappelé le rabbin, que la proportion de juifs pratiquants est supérieure à la proportion de chrétiens pratiquants, mais cela vient aussi du fait que beaucoup de juifs se sont ou ont été assimilés.
Le rabbin a noté aussi que les synagogues sont toujours pleines de jeunes, et que ceux-ci participent énormément à la vitalité du judaïsme.
Je pensais à ma paroisse, en constatant le sensible changement de la participation aux cultes, avec plus de monde, plus de jeunes couples et en fait plus de diversité générationnelle, ce dont je me réjouis énormément, malgré les difficultés pour un seul pasteur d'animer deux paroisses fusionnées.
Cela dit, il y a une raison très importante pour moi qui correspond à ce manque de vitalité apparente, c'est la quasi absence de rituel. Le Shabbat, dont chaque catéchumène avait entendu parler puisqu'ils ont tous des amis ou des connaissances juifs, a été à un moment au centre de la discussion. Il est vrai que les chrétiens peuvent quand même se poser la question du non respect du Shabbat.
" comment, dit Matthias, une journée sans ordinateur, c'est pas humain !"
Le shabbat est aussi un jour ritualisé, en plus d'être ce moment favorable "non pas pour ne rien faire, précise le rabbin, mais pour arrêter de faire la même chose"
Rituel :
Ce mot est presque tabou dans le protestantisme classique, mais je pense qu'il faudrait y porter un oeil neuf, et même réformé sur le sujet, sans forcément tomber dans l'imitation catholique ou luthérienne. En méditant sur la ritualité possible d'une spiritualité protestante, nous dévoilerions celle-ci davantage.
Et je pense que les jeunes, en fait, sont très sensibles à cette question, sans le savoir. Je pense même qu'ils sont des demandeurs inconscients de rituels, ce qu'ont bien compris, par exemple, tous ceux qui organisent des événements "jeunes" de masse, qu'ils soient catholiques, ou charismatiques.
L'invention d'une ritualité protestante se connaissant comme telle, partirait d'abord de la personne avant de désigner celle-ci comme partie prenante d'un collectif. Peut-être faudrait-il réhabiliter le fait du témoignage, au delà des cérémonies de baptêmes, bénédictions de mariage, obsèques. Cadré, un témoignage de foi au culte pourrait faire partie des possibilités de ce rituel.
Une place prépondérante pourrait être donnée à la lecture des textes à haute voix, sans déjuger le commentaire qui suit. Cette lecture pourrait être véritablement travaillée.
L'étude biblique elle même pourrait être considérée comme un rituel, sans forcément changer quoique ce soit à son fonctionnement. Mais elle ne serait pas que ce lieu d'expression libre des opinions, mais une réelle méditation de la Parole de Dieu, s'exprimant au travers de textes nourriciers, éclectiques, déconcertants et favorables
Les déplacements dans l'Eglise pendant le culte pourraient être mieux ordonnés.
Le silence pourrait avoir une place plus officielle comme lien entre la musique et la parole.
Une invitation à un moment sabbatique pourrait être inventée, par exemple, le vendredi soir, soit dans chaque foyer, soit de façon communautaire
Un temps de prière régulier et ordonné pourrait se mettre en place.
etc.
Toutes sortes de questions, libres, qui traversent la tête d'un pasteur, avant de partir en visite, avant qu'il se prépare à la réunion oecuménique du soir, au synode, avant, avant, avant...
RP
Les questions ont fusé sur tous les points qu'il a évoqués, sur les objets qu'il a montrés (rouleau d'Esther calligraphié par ses soins, phylactères, Téfiline, Kippa ...), qu'il a évoqués Mezouzah...), sur les différences entre nos deux religions. Camille, a dit : "j'ai l'impression que les juifs sont plus fidèles que nous". Il est vrai, a rappelé le rabbin, que la proportion de juifs pratiquants est supérieure à la proportion de chrétiens pratiquants, mais cela vient aussi du fait que beaucoup de juifs se sont ou ont été assimilés.
Le rabbin a noté aussi que les synagogues sont toujours pleines de jeunes, et que ceux-ci participent énormément à la vitalité du judaïsme.
Je pensais à ma paroisse, en constatant le sensible changement de la participation aux cultes, avec plus de monde, plus de jeunes couples et en fait plus de diversité générationnelle, ce dont je me réjouis énormément, malgré les difficultés pour un seul pasteur d'animer deux paroisses fusionnées.
Cela dit, il y a une raison très importante pour moi qui correspond à ce manque de vitalité apparente, c'est la quasi absence de rituel. Le Shabbat, dont chaque catéchumène avait entendu parler puisqu'ils ont tous des amis ou des connaissances juifs, a été à un moment au centre de la discussion. Il est vrai que les chrétiens peuvent quand même se poser la question du non respect du Shabbat.
" comment, dit Matthias, une journée sans ordinateur, c'est pas humain !"
Le shabbat est aussi un jour ritualisé, en plus d'être ce moment favorable "non pas pour ne rien faire, précise le rabbin, mais pour arrêter de faire la même chose"
Rituel :
Ce mot est presque tabou dans le protestantisme classique, mais je pense qu'il faudrait y porter un oeil neuf, et même réformé sur le sujet, sans forcément tomber dans l'imitation catholique ou luthérienne. En méditant sur la ritualité possible d'une spiritualité protestante, nous dévoilerions celle-ci davantage.
Et je pense que les jeunes, en fait, sont très sensibles à cette question, sans le savoir. Je pense même qu'ils sont des demandeurs inconscients de rituels, ce qu'ont bien compris, par exemple, tous ceux qui organisent des événements "jeunes" de masse, qu'ils soient catholiques, ou charismatiques.
L'invention d'une ritualité protestante se connaissant comme telle, partirait d'abord de la personne avant de désigner celle-ci comme partie prenante d'un collectif. Peut-être faudrait-il réhabiliter le fait du témoignage, au delà des cérémonies de baptêmes, bénédictions de mariage, obsèques. Cadré, un témoignage de foi au culte pourrait faire partie des possibilités de ce rituel.
Une place prépondérante pourrait être donnée à la lecture des textes à haute voix, sans déjuger le commentaire qui suit. Cette lecture pourrait être véritablement travaillée.
L'étude biblique elle même pourrait être considérée comme un rituel, sans forcément changer quoique ce soit à son fonctionnement. Mais elle ne serait pas que ce lieu d'expression libre des opinions, mais une réelle méditation de la Parole de Dieu, s'exprimant au travers de textes nourriciers, éclectiques, déconcertants et favorables
Les déplacements dans l'Eglise pendant le culte pourraient être mieux ordonnés.
Le silence pourrait avoir une place plus officielle comme lien entre la musique et la parole.
Une invitation à un moment sabbatique pourrait être inventée, par exemple, le vendredi soir, soit dans chaque foyer, soit de façon communautaire
Un temps de prière régulier et ordonné pourrait se mettre en place.
etc.
Toutes sortes de questions, libres, qui traversent la tête d'un pasteur, avant de partir en visite, avant qu'il se prépare à la réunion oecuménique du soir, au synode, avant, avant, avant...
RP
Commentaires
Enregistrer un commentaire