PREDICATION 12 FEVRIER 2012 Maison Fraternelle


 1) TEXTES ET  PREDICATION DU 12 FEVRIER  2012 MAISON FRATERNELLE 12 FEVRIER 2012  Baptême de Levy BANKOLE.


LECTURE:Gn 8:1-Alors Dieu se souvint de Noé et de toutes les bêtes sauvages et de tous les bestiaux qui étaient avec lui dans l'arche; Dieu fit passer un vent sur la terre et les eaux désenflèrent.Gn 8:2-Les sources de l'abîme et les écluses du ciel furent fermées; - la pluie fut retenue de tomber du cielGn 8:3-et les eaux se retirèrent petit à petit de la terre; - les eaux baissèrent au bout de cent cinquante joursGn 8:4-et, au septième mois, au dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les monts d'Ararat.Gn 8:5-Les eaux continuèrent de baisser jusqu'au dixième mois et, au premier du dixième mois, apparurent les sommets des montagnes.Gn 8:6-Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'archeGn 8:7-et il lâcha le corbeau, qui alla et vint en attendant que les eaux aient séché sur la terre.Gn 8:8-Alors il lâcha d'auprès de lui la colombe pour voir si les eaux avaient diminué à la surface du sol.Gn 8:9-La colombe, ne trouvant pas un endroit où poser ses pattes, revint vers lui dans l'arche, car il y avait de l'eau sur toute la surface de la terre; il étendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche.Gn 8:10-Il attendit encore sept autres jours et lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche.Gn 8:11-La colombe revint vers lui sur le soir et voici qu'elle avait dans le bec un rameau tout frais d'olivier ! Ainsi Noé connut que les eaux avaient diminué à la surface de la terre.Gn 8:12-Il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe, qui ne revint plus vers lui.Gn 8:13-C'est en l'an six cent un de la vie de Noé, au premier mois, le premier du mois, que les eaux séchèrent sur la terre. Noé enleva la couverture de l'arche; il regarda et voici que la surface du sol était sèche !

PREDICATION

Le matin, peut-être que votre gorge est sèche. Alors, peut-être que vous vous faites couler un verre d'eau. Vous étiez altérés. Vous devenez désaltérés. Vous étiez altérés, presque comme un autre. Vous étiez sec. Vous êtes désaltérés, vous n'êtes plus un autre. Vous êtes redevenu de l'eau et de l'air. Nous sommes de l'eau, en gros, et du souffle. L'eau nous constitue, et le souffle nous maintient, nous maintient comme une unité. Quand le souffle ne nous traverse plus, l'eau n'est plus maintenue, et nous retournons à la poussière.

Aujourd'hui, avec l'histoire que tu as choisie, Levy, la parole de Dieu par ce passage par l'eau, va nous rappeler la peur de l'effacement, et la joie de ne pas avoir sombré dans l'oubli. L'histoire que tu as choisie est un récit qui exalte la joie de ne pas avoir été effacé, oublié.

Cette eau vient de loin. La Bible, dans le livre de la Genèse – quelques chapitres plus avant que ceux qui raconte l'histoire que tu as choisi, Levy, la Bible raconte que l'esprit, c'est-à-dire le souffle de Dieu planait, couvait le visage des eaux originelles.
Tout le travail de Dieu a alors été de faire émerger du sec. Pour se faire un plan de travail correct. Comment voulez vous travailler correctement au milieu de l'eau. Surtout pour faire surgir quelqu'un qui sera formé à partir de la glaise, de la boue, de terre et d'eau, Adam, l'humain en hébreu, celui qui vient de cette glaise, de cette boue originelle, Adama en hébreu.
Ce quelqu'un sera composé certes d'eau, mais il lui sera introduit le souffle qui deviendra un souffle régulier qui le maintiendra dans ce moment qu'il appellera sa vie. Sa vie, dira-t-il. Disons, plus modestement, son moment, son moment offert où il pourra être en mesure, dans le meilleur des cas, de sentir, de découvrir ce qu'est véritablement la vie, et ce qu'il est, de la poussière, de l'eau, et de l'air qui maintient tout ça ensemble.

Cet humain considère son monde. Il imagine que la terre où il fait ses premiers pas est plate, et qu'en haut, et en bas, et partout, il y a de l'eau. Les eaux du haut, pour lui, sont retenues par une voute ferme, un firmament, mais il en aura peur. Peur que la voute craque, et que ces eaux se déversent, et que tout s'efface, que tout s'oublie.


C'est de cette peur là, de cette peur originelle-là qu'est né le récit du déluge, avec comme héros Noé, dont le nom signifie, repos, ou consolation. Oui, il sera celui qui sera le héros du repos, de la consolation vis à vis de cette peur de l'effacement, de l'oubli.

Les eaux se sont déversées. Les écluses ont été ouvertes. La violence des humains a été noyée sous ce déluge. Mais il y a un reste. Une famille de rescapés qui va embarquer toute la création.

Et cette menace de l'eau, qui est en fait la menace de l'oubli, chez les hébreux, a toujours été représentée, de diverses manières. Rappelons nous Moïse et son peuple d'esclaves qui se sont affranchis, qui traverseront la mer des joncs, au sec, qui se refermera en engloutissant ceux qui les poursuivent.
Et puis nous avons notre baptême, notre « plongeon » en grec, où le baptisé, est comme plongé dans ces eaux là, dans ces eaux, dont on dit qu'elles ont été le théâtre de la lutte du Dieu biblique contre cette créature aquatique mystérieuse qui s'appelle le Léviathan. Cette eau qui faisait peur aux hébreux. Cette eau soupçonnée de contenir tous les esprits impurs. C'est dans cette eau là qu'est plongée le baptisé, pour lui dire, et pour dire. Toi aussi, tu vas te rendre compte, tu vas rendre compte que ta vie est un miracle. Puisque quelqu'un va te relever, de cette eau, va te retirer, de cette eau. Va te sauver, de cette eau. Te dire, te faire rendre compte, dire, faire rendre compte que toi aussi, tu es embarqué sur cette arche, et que toi aussi, tu vas pouvoir lâcher ton corbeau, ta colombe. Et cette dernière va te ramener un signe pour te consoler avec cette bonne nouvelle : la terre ferme et sèche, n'est pas loin. Tu vas pouvoir refaire tes premiers pas sur le sol, sur la terre ferme.
C'est la même histoire. Le déluge, Noé, l'arche, le rameau d’olivier, l'arc en ciel, le baptême, c'est la même histoire.
L'eau ne t'a pas engloutie. La violence a été noyée, mais toi, ta famille, n'ont pas été engloutis.
C'est l'histoire de l'oubli qui menace, et de la nécessité de la mémoire. Le peuple biblique a une conscience aiguë du devoir de protéger cette mémoire fragile, et il ne cessera jamais de le répéter au travers de tous les commandements. Commandements non seulement à appliquer mais aussi à transmettre. Il faut transmettre, c'est ça qui est important, avec des signes, des rites, des paroles, pour que ça ne s'efface pas, que tout ce trésor ne soit pas englouti.

Notre Eglise, dans ce monde peut être souvent comparée à cette arche, mais dans le moment de cette histoire, où la colombe ne fait que des allers retours. Où elle n'a pas encore trouvé de quoi poser ses pattes. Une Eglise qui a peur de disparaître, et avec elle, le trésor de la parole de Dieu. Une Eglise qui est aussi dans l'autre moment de cette histoire où elle tient en main ce signe, ce rameau d'olivier qui dit que la terre ferme n'est pas si loin. Mais cette église considère parfois ce signe comme rien. C'est pour cela qu'il est nécessaire que les chrétiens se réveillent et considèrent enfin le trésor dont ils sont les gérants, les transmetteurs, et pas simplement, les bénéficiaires. Sans cela, dans quelques décennies, ce trésor risque d'attendre, quelque part au fond de l'eau, une nouvelle humanité, qui peut être, le retrouvera.
Alors portons beaucoup d'attention à ces signes, par exemple, le baptême, ou la Sainte Cène, qui sont là pour ça, pour que nous n'oublions pas notre trésor.


Ainsi Dieu, dans l'histoire que tu as choisi, Levy, pose l'arc en ciel comme un signe qui lui permettra à Dieu de ne pas oublier qu'il ne doit plus tenter d'effacer cette humanité qui a tendance à retourner rapidement vers le chaos et l'obscurité.
C'est un signe d'alliance. Un des nombreux signes des alliances qui parcourent la Bible.

Le baptême pour nous chrétiens, un de ces signes majeurs. Le signe de la mémoire de Dieu pour son peuple, le signe que Dieu ne t'oubliera pas, Levy, ne nous oubliera pas, chacun de nous, qui sommes, sans nous en rendre compte, des rescapés, comme Noé. Qui sommes des êtres beaucoup plus fragiles et beaucoup plus beaux que ce que nous imaginons, à condition de nous apercevoir quelle est notre véritable nature, je dirai, notre véritable composition. Un peu de terre, beaucoup d'eau, tout cela maintenu par le souffle de Dieu.
Le souffle de Dieu, l'Esprit de Dieu qui vient reconstituer au moment du baptême l'enfant de Dieu face à son créateur.

Alors, aujourd'hui, c'est un jour de réjouissance, marqué par ces mots simples :

Gn 8:13-C'est en l'an six cent un de la vie de Noé, au premier mois, le premier du mois, que les eaux séchèrent sur la terre. Noé enleva la couverture de l'arche; il regarda et voici que la surface du sol était sèche !

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