TEXTES ET PRÉDICATION DU 27 MAI 2012
GENESE 11, 1 à 9.
1 Toute la terre
une seule bouche
les mêmes mots
2 On lève le camp de l’Orient
on trouve une plaine où s’installer
dans le pays de Shinear
3 Chacun dit à l’autre
Ah fabriquons des briques
et des fours pour les enfourner
La brique est leur pierre
le bitume leur mortier
4 Ils disent
Ah construisons-nous une ville
et une tour
sa tête touchera le ciel
Faisons-nous un nom
et nous ne serons jamais dispersés
sur toute la terre
5 Yhwh descend
pour voir la ville et la tour
construites par les fils de l’adam
6 Yhwh dit
Tous ensemble ils commencent à ne faire plus
qu’une seule bouche et qu’une seule communauté
rien ne leur sera impossible
7 Ah descendons tout brouiller dans leur bouche
que chacun ne comprenne plus la bouche de l’autre
8 Yhwh les disperse sur toute la terre
Ils arrêtent de construire la ville
9 On l’appelle Babel
car ici Yhwh a tout brouillé
dans la bouche de toute la terre
et de là a fait se disperser
tout le monde sur toute la terre
Actes 2/1-11
1Lorsque
arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même
lieu. 2Tout à coup, il vint du
ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la
maison où ils étaient assis. 3Des
langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des
autres ; il s'en posa sur chacun d'eux. 4Ils furent tous remplis d'Esprit saint et se mirent à parler en
d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait d'énoncer.
5Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel
habitaient Jérusalem. 6Au bruit
qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun
les entendait parler dans sa propre langue. 7Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne
sont-ils pas tous Galiléens ? 8Comment
se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue
maternelle ? 9Parthes,
Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont,
d'Asie, 10de Phrygie, de
Pamphylie, d'Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains, 11Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes,
nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de
Dieu ! 12Tous étaient
stupéfaits et perplexes ; ils se disaient les uns aux autres :
Qu'est-ce que cela veut dire ? 13Mais
d'autres se moquaient en disant : Ils sont pleins de vin doux !
Jean 16/12-15
12J'ai
encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter
maintenant. 13Quand il viendra,
lui, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il
ne parlera pas de sa propre initiative, mais il dira tout ce qu'il entendra et
il vous annoncera ce qui est à venir. 14Lui
me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi pour vous
l'annoncer. 15Tout ce qu'a le
Père est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi
pour vous l'annoncer.
Jean 20/19-23
19Le soir
de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les portes de
l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte des
Juifs, Jésus vint ; debout au milieu d'eux, il leur dit : Que la paix
soit avec vous ! 20Quand
il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se
réjouirent de voir le Seigneur. 21Jésus
leur dit à nouveau : Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a
envoyé, moi aussi je vous envoie. 22Après
avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit
saint. 23A qui vous pardonnerez
les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les retiendrez, ils sont
retenus.
PRÉDICATION
Nous
avons ouvert une première porte, qui nous a permis de d'entrevoir la bénédiction de Babel
-
que j'appelle bénédiction parce que c'en est une d'éviter de se prendre pour
Dieu - que c'est une grâce d'être différent pour pouvoir faire le chemin de la
rencontre vers l'autre. Si l'autre, c'est comme moi, quel plaisir ? Quel
intérêt ? Quelle joie ?
Première
porte, pour entrer dans l'esprit de Pentecôte, pour sentir, voir, ententre que
cette bénédiction, cette grâce de Babel a été comment dire
"réveillée" "illuminée"
par ce souffle - l'Esprit- qui s'est réparti sur les disciples et qui a
permis à tous ces dispersés , à chacun d'eux. d'entendre
dans sa langue particulière, la louange de Dieu.
Ce
que ces deux textes- qui se parlent entre eux -
nous ont dit c'est : pas la peine
d'user de si grands moyens, de se fondre dans un nom, pour élever ensemble une
Tour. Cette unité est déjà là. Ouvrez
vos yeux, vos oreilles et vos cœurs, en Dieu vous êtes déjà unis, fils et
filles du même créateur.
La
seconde porte que nous ouvrons apparait dans les deux textes de l'évangile de
Jean que Nery et moi vous avons lus.
C'est
la porte qui ouvre vers notre mission.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’Esprit généreux me soutienne.
que l’Esprit généreux me soutienne.
Cette
mission ne peut s'accomplir qu'avec
l'Esprit de vérité, comme nous l'a dit Nery. Cet Esprit, cet Esprit-Saint, ce
souffle sacré c'est celui qui nous recevons quand nous saisissons le sens
profond de notre baptême.
Ce
n'est plus simplement monter dans un bateau arrimé au port et attendre, vivre,
cuisiner et dormir, élever des enfants, faire l'école, dans ce bateau, comme dans ces belles
péniches sur certains quais de la Seine. Des maisons, flottantes certes mais
bien arrimées. Le baptême a une dimension plus grande, c' est aussi larguer les
amarres, et profiter du souffle, même violent, qui gonflera nos voiles, et fera
du chrétien stationnaire que nous sommes , des voyageurs, qui comptent toujours
sur ce souffle, pour aller annoncer la bonne nouvelle. Car en fait, peut-on
être chrétien sans partager la bonne nouvelle qui un jour a transformé notre
vie ?
Cette
nouvelle discipline, qui nous permettra d'affronter le gros temps, qui nous
permettra de nous gorger d'expérience pour ne pas ressasser toujours le même
message, ce nouvel état d'esprit, ce passage de la station, à la mission, ce
passage du baptême d'eau au baptême du vent,
c'est Pentecôte.
Et
ce passage comporte une lourde responsabilité, que nous allons essayer de
décrypter en ré entendant ce passage de Jean :
21Jésus leur dit à
nouveau : Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi
aussi je vous envoie. 22Après
avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit
saint. 23A qui vous pardonnerez
les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les retiendrez, ils sont
retenus.
C'est
une trop lourde responsabilité. Ainsi nous deviendrions des juges, des petits
dieux, qui décident à qui pardonner, à qui ne pas pardonner.
C'est
une lecture possible de ce passage. Et l'Eglise institutionnelle ne s'est pas
privée , au cours des siècles de s'établir en instance de jugement et de
condamnation.
Mais
nous pouvons le comprendre autrement, dans le sens d'une encore plus grande
responsabilité.
Cette
annonce est en fait un énorme avertissement.
Vous
avez désormais un pouvoir énorme: celui d'effacer la dette, celui de ne pas
effacer la dette. Vos actions aura des conséquences : ceux à qui vous
effaceraient la dette, n'auront effectivement plus de dette, ceux à qui vous
n'effacerait pas la dette auront encore cette dette.
Le
message est donc le suivant : qu'allez vous pouvoir avec ce pouvoir ? Allez
vous l'utiliser pour libérer les gens de ce qui les enchaine, ou allez-vous en
profiter pour qu'ils restent enchainés. Vous allez devoir vous mettre à
réfléchir, à déterminer, avec l'Esprit- de vérité - qui vous est confié, quelle
dette pourra être remise ou non. On dirait que Jésus leur dit : moi je ne serai
plus là. Faites attention, je vous confie la maison.
Voilà
donc la responsabilité de cette pentecôte. Elle est immense.
Je
pense moi, que cette mission là, quand elle a été mal comprise quelques siècles
plus tard a occasionné bien des dégâts et a transformé l'évangile en terreur.
Mais
je pense aussi que c'est cette mission là qui dès le début a été le ferment du
développement extraordinaire de cette foi
Dès
le début les chrétiens ont été emplis de cette énergie de répandre l'annonce du
pardon de Dieu sur la terre entière.
Le
message a été très bien reçu- parce qu'en fait tout le monde a besoin, un
besoin vital de recevoir le pardon, l'effacement d'une dette. Les églises se
sont vite remplies, dans la joie incroyable d'être libéré pour vivre d'une
nouvelle fraternité. Il fallait faire
vite, les premiers chétiens croyaient que le Seigneur allait revenir de façon
imminente, et il fallait contacter le plus de monde possible. Proposer le
pardon à toute la terre habitée. Ne pas annoncer le pardon de Dieu, c'était
pour eux, le retenir , le refuser. Et
condamner ceux qui ne pouvaient pas le recevoir.
D'où
l'urgence, d'où l'extraordinaire développement, qui ressemble au développement
du christianisme encore aujourd'hui, au Brésil, en Chine, ou ailleurs dans le
monde, en particulier dans sa forme protestante.
L'oubli
de cette mission a aussi entrainé une forme de déclin dans d'autres pays. Tout
le monde reste dans sa péniche.
Alors
aujourd'hui, dans ce temps de Pentecôte, nous sommes mis en question. Est ce
que je suis prêt à larguer les amarres, à laisser les voiles se gonfler, à
parler dans la langue maternelle de chacun au gré de l'inspiration, à ma façon,
dans mon contexte. Est ce que je crois encore que cet évangile est bon pour moi
au point que j'ai envie de le partager, de le faire entendre, résonner, au
risque qu'on me croit ivre ?
Et
au fond, à Pentecôte n'était-ce pas une véritable ivresse ?
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