PREDICATION DES RAMEAUX 2013


ESAIE 50 /4 et 5 Le Seigneur DIEU m’a donné le langage des disciples,pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé ; chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille, pour que j’écoute à la manière des disciples. 5Le Seigneur DIEU m’a ouvert l’oreille,et moi, je ne me suis pas rebellé et je ne me suis pas dérobé
Luc 19.28-40
28Après avoir ainsi parlé, il partit en avant et monta vers Jérusalem.
29Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près du mont dit des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, 30en disant : Allez au village qui est en face ; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis ; détachez-le et amenez-le. 31Si quelqu’un vous demande : « Pourquoi le détachez-vous ? », vous lui direz : « Le Seigneur en a besoin. »
32Ceux qui avaient été envoyés s’en allèrent et trouvèrent les choses comme il leur avait dit. 33Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ? 34Ils répondirent : Le Seigneur en a besoin. 35Et ils l’amenèrent à Jésus ; puis ils jetèrent leurs vêtements sur l’ânon et firent monter Jésus. 36A mesure qu’il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin.
37Il approchait déjà de la descente du mont des Oliviers lorsque toute la multitude des disciples, tout joyeux, se mirent à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. 38Ils disaient :Béni soit celui qui vient,le roi, au nom du Seigneur !Paix dans le cielet gloire dans les lieux très hauts !39Quelques pharisiens, du milieu de la foule, lui dirent : Maître, rabroue tes disciples ! 40Il répondit : Je vous le dis, si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront !

PREDICATION

Frères et soeurs,

Le prophète Esaie dit, vous l'avez entendu :

Le Seigneur DIEU m’a donné le langage des disciples,pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé ;

Alors je me suis remémoré toute ma semaine, depuis le week-end dernier. Toutes les personnes que j'ai rencontrées. En me les remémorant, je me suis aperçu qu'en fait la plupart d'entre elles, étaient épuisées.
Pas toutes, certes.
Mais vraiment beaucoup étaient épuisées.
Je me suis demandé alors si j'avais su pour quelques unes d'entre elles, par une parole, les soutenir
Je me suis redis que oui, voilà, le coeur de ma mission, soutenir par une parole, celui ou celle qui est épuisé.
Pas ma mission simplement de pasteur, mais comme le dit Esaie, ma mission de disciple, simplement de disciple, du Dieu vivant.


Alors je me dis que nous avons de la chance. La chance d'être en Eglise, pour saisir l'occasion de soutenir, celui ou celle qui est épuisé, ou d'être nous-mêmes, soutenus.

Alors je me dis que nous ne mesurons pas assez cette chance que nous avons. De par exemple, nous donner rendez vous pour ces moments de communion, par exemple au culte, pour retrouver un peu nos bases, nous éclaircir, nous réorienter si nécessaire, pour distinguer l'accessoire de l'essentiel, et nous soutenir, par une parole de disciple, les uns les autres.

Aujourd'hui, je vois mon Christ entrer dans Jérusalem. Je sais qu'il est épuisé d'une longue marche. Cette longue marche, c'est celle de toute sa vie, depuis qu'il s'est échappé, une fois, pour aller discuter avec les savants du Temple. Il avait 12 ans.
Oui, épuisé par une longue marche, au point qu'on l'aide à monter sur le petit âne, symbole du roi qui vient dans la prophétie de Zacharie.

A 12 ans, raconte l'évangie il avait déjà réalisé que consacrer sa vie à Rien ce n'était même pas la peine. Avait-il conscience que sa vie allait être courte. Ou savait-il que de toutes les manières, une vie, c'est court, et puisque c'est court, on ne peut pas la consacrer à Rien.
Je vois mon Christ entrer dans Jérusalem où des gens semblent l'acclamer en jetant des vêtements sur sa route.
Et je comprends que celui ci est un délice de l'humanité. Je saisis qu'il est un homme exigeant qui a décidé de ne pas consacrer sa vie à Rien, d'en faire quelque chose, de dire quelque chose, de faire quelque chose.
Et je sais que sa décision est accomplie. Je sais que Jésus de Nazareth est un homme qui a réussi sa vie.

Rendez vous compte, nous sommes là ce matin. Nous sommes là à l'évoquer. A le convoquer presque, à le faire entrer dans nos murs. A l'acclamer. Il est là le miracle. Pas devant nos yeux. Pas dans les mots de notre Bible. Pas dans notre imaginaire. Pas dans notre foi, notre espérance.
Il est là, car le miracle c'est nous assemblés ce matin.
Bien que je sache et que je me doute aussi qu'à cet instant là lui aussi il sait, où ce chemin qui passe par le mont des oliviers, va aboutir

Je sais, et je ne me contente pas de croire, je sais, en le voyant entrer à Jérusalem, au milieu de gens qui l'acclament aussi intensément qu'ils l'abandonneront, je sais, qu'il a réussi. Qu'il la tient cette victoire. Qu'il a rendu Dieu à son peuple. Qu'il me l'a rendu à moi. Qu'il nous l'a rendu.

En le voyant, sur son âne et en nous sentant assemblés autour de sa parole, je sais qu'il a réussi puisque je retrouve la force, l'espoir pour ma vie épuisée.







Je sais qu'il a réussi et qu'il me donnera l'envie, chaque matin, d'avoir l'oreille éveillée, pour que j’écoute à la manière des disciples. 5Le Seigneur DIEU m’a ouvert l’oreille. Me donne l'envie, me donne la vie pour que je ne me rebelle pas, que je ne me dérobe pas.

Quand je pense qu'encore des théologiens appelés "libéraux" discutent pour sortir des textes évangéliques de la bonne morale du quotidien, quand je pense que des théologiens évangéliques répètent sans cesse qu'il faut croire ceci ou cela, qu'il est vraiment passé par ici, qu'il a vraiment dit cela, fait cela, accompli ceci !

Mais les deux ne voient pas le miracle ! Le miracle est que la force de la parole de Dieu a traversé le temps et l'histoire pour que nous soyions là, ici et maintenant , en train de recevoir et de goûter une parole qui nous soutient.

Je le vois, mon Christ, entrer à Jérusalem avec la détermination de quelqu'un qui n'a rien à perdre, parce que même s'ils le tuent, les disciples dans une espèce de résilience extraordinaire diront aussitôt que même la mort il l'a vaincue, et il rendront sainte la chronique des événements de cette semaine, et cet obstacle vaincu, la bonne nouvelle traversera le temps et sera pour toujours ici et maintenant, car c'est la mort qui fait l'histoire, celle ci vaincue, l'éternité peut de nouveau être ressentie par notre communion , ce matin, encore. Nous communions avec l'esprit de ce Christ, entre frères et soeurs qui n'ont plus à avoir peur de rien. Nous sommes une communion de gens qui n'ont plus à avoir peur de rien.
Parce que la Parole de Dieu , juchée sur un âne prophétique, entre dans Jérusalem comme elle entre dans notre vie pour nous éveiller à une bonne nouvelle intense, infinie et prodigue, qui ne nous quittera jamais et devant laquelle nous ne nous dérobons pas, car nous nous rendons compte qu'elle est devenue éternellement présente.


Je relis la prophétie d'Esaie =
ESAIE 50 /4 et 5 Le Seigneur DIEU m’a donné le langage des disciples,pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé ; chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille, pour que j’écoute à la manière des disciples. 5Le Seigneur DIEU m’a ouvert l’oreille,et moi, je ne me suis pas rebellé et je ne me suis pas dérobé

Que vous receviez ce matin, la bonne nouvelle qui vous fera sortir de l'hiver, qu'elle vous soutienne, qu'elle vous fasse moquer de toutes les disgrâces, toutes les fadaises et les mesquineries sordides de l'actualité de masse, qu'elle vous éveille, que nous tous tenions notre oreille éveillée, ouverte.
Mais vous le savez, même si nous les disciples nous nous taisons quand même malgré le miracle de notre assemblée, et bien une partie de la création de Dieu, les pierres, continueront de crier la bonne nouvelle.
Mais ne laissons pas les pierres prendre notre travail de chair.

AMEN.

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