PREDICATION à l'occasion de la communion desCATECHUMENES de PENTEMONT LUXEMBOURG
MATTHIEU 5:14-16
C'est le premier texte que j'ai choisi pour vous ce
soir et particulièrement pour les catéchumènes qui vont communier ce soir, et
demander leur confirmation - ou leur baptême, demain. J'avais d'abord envie de
vous dire, ceci :
14« Vous êtes la lumière du monde.
Une ville
située sur une hauteur ne peut être cachée. 15Quand on allume une lampe, ce
n'est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support, et elle brille
pour tous ceux qui sont dans la maison. 16De même, que votre lumière brille aux
yeux des hommes
Et voici maintenant le second texte le texte que j’ai choisi
pour ce soir. Un texte que vous avez surement croisé, dans votre déjà longue
expérience de catéchumène.
Chaque culture a sa
façon de raconter la venue au monde du monde. Dans la bible, un des derniers
auteurs de la Bible hébraïque a composé
cette sorte de poème, et ce poème a été mis en tête de la Tora, en Tête, qui se
dit bereshit en hébreu, et qui se traduit par Au commencement. Nous lirons donc
les 4 premiers versets.
Mais d'abord si vous le voulez, je me recueille. Je vous
invite à faire de même.
Eternel, Ta parole
est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier. ta parole est la
vérité, sanctifie nous par ta vérité.
1 Au commencement Dieu* créa les cieux et la terre.
2 Et la terre était informe
et vide*, et il y avait des ténèbres sur la
face de l’abîme. Et l’esprit de Dieu planait sur la face des eaux.
3 Et Dieu dit : Que la
lumière soit. Et la lumière fut.
4 Et Dieu vit la lumière,
qu’elle était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres.
5 Et Dieu appela la lumière
Jour ; et les ténèbres, il les appela Nuit. Et il y eut soir, et il y eut
matin : premier jour.
Deux
choses sont à savoir avant d'aborder une petite méditation de ce texte, dont je
ne tracerai que les quelques lignes, à vous ensuite d'en faire du fruit. Deux
choses.
Ce
« premier » jour est en fait incorrectement traduit. La bonne
traduction est « jour un », jour un dans le sens jour intégral,
unifié, plein.
On
pourrait dire, en suivant le poète biblique que dès le verset 5 de la Bible,
tout est accompli, et que le reste, n'est que de la rétrospective, et que ce
reste, c'est notre histoire, ce qui vous en conviendrez, est troublant. Mais
c'est le chemin spirituel, aller vers Dieu qui nous attend au présent. Dans ce
jour "un".
Et
la seconde chose à savoir, ou du moins à se rappeler c'est que :
La
journée des hébreux commence le soir
Avec
ces deux éléments, très simples, nous pouvons esquisser un itinéraire de
sagesse.
En
nous posant sur cette configuration simple : ce soir, c'est votre communion, et
demain matin, c'est votre confirmation, ou votre baptême.
Pourquoi
la journée des hébreux commence-t-elle le soir ?
Sans
doute pour nous rappeler cette obscurité
de laquelle nous provenons, comment d'ailleurs, provient le Dieu biblique qui avant de
"crier" la lumière, était peut-être lui-même dans l'obscurité.
Et
d'ailleurs, Dieu a toujours pour nous tous un côté obscur. Ou en d'autres
termes, il n'est pas juste "évident".
La
journée des hébreux commence le soir parce que nous venons bien de quelque
part, mais ce quelque part reste un peu obscur.
Ce
soir qui tombe désigne simplement ce qui
nous échappe et nous échappera toujours, malgré notre prétention permanente à
vouloir l'éclairer.
Il
y eut un soir, donc, il y eut d'abord,
un soir, comment il y avait d'abord les ténébres avant que Dieu
"n'appelle" la lumière, il y eut un soir donc, pour nous rappeler le
mystère de l'existence, et pour nous enlever toute croyance en une illumination
complète, une croyance très dangereuse.
Il
y eut un soir.
C'est
aussi le soir que Jésus à pris son repas
avec ses disciples, un repas qu'on appelle la Cène, qui veut dire en fait
"le repas du soir" "le souper".
Et
que font-ils ceux qui dînent, et commencent leur journée ainsi ?
Ils
se se mettent dans l'attente, dans l'espérance du jour.
Notre
société elle est basée autrement, on commence la journée le jour, et l'attente
est celle du soir, de l'obscurité.
C'est
complètement l'inverse.
L'attente
consiste à attendre le moment où nous allons enfin "tomber", nous
coucher.
Symboliquement,
ce n'est pas terrible.
Je
préfère la journée des hébreux qui commence le soir,
il
y eut un soir, comme ce soir,
le
soir, comme image de la vie de ceux qui
osent attendre le jour, pour se lever, et non pas qui attendent la nuit, pour
"tomber"
Il
y eut un soir
et
en fait nous sommes dans ce soir symbolique
et
il y eut un matin
le
matin du relèvement
de
la résurrection, de quelque nom que les spiritualités diverses le nomme.
ce
jour là, où la lumière de Dieu est
évidente
est
déjà signalé dès les premiers versets du premier livre de la Bible,
c'est
le jour « un »
Le
jour où Dieu a réuni tout le monde,
qui
unit les vivants, les morts, les moches, les gros, les loosers, et les
populaires,
et
ce jour là, c'est le jour "un" indiqué dans notre tzwtz
ce
jour un
dont
nous avons des éclats,
quand
nous saisissons le temps favorable, par exemple tous les moments que nous
savons avoir pu saisir , en nous arrachant à notre passé, le présent de Dieu.
ce
jour un.
Il
est déjà là.
Parce
que Dieu est déjà là, au présent parmi nous.
Mais
notre temporalité indique que nous sommes encore dans le soir.
Pas
la la nuit éternelle,
puisque
nous avons l'espoir du jour.
Nous
devenons même les témoins de ce jour, quand
notre
lumière brille aux yeux des hommes.
Il
y aura un matin,
jour
"un"
le
matin de votre confirmation ou de votre baptême,
ou
votre lumière brillera aux yeux des hommes,
Nous
sommes ce soir,
nous
allons communier
Et
nous avons de l'espoir.
AMEN.
Commentaires
Enregistrer un commentaire