PREDICATION et confession de foi - 13 OCTOBRE 2013 BAPTEME " Quand les montagnes...Le sabbat est fait pour l'homme"
PREMIERE
LECTURE
“
Esaie 54 10
même si les montagnes venaient à changer de place, même si
les collines venaient à s'ébranler, l'amour que j'ai pour toi ne
changera jamais, et l'engagement que je prends d'assurer ton bonheur
restera inébranlable. c'est moi le seigneur qui te le dis, moi qui
te garde ma tendresse.
SECONDE
LECTURE
23Comme il traversait des champs de blé un jour de sabbat, ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. 24Les pharisiens lui disaient : Pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis un jour de sabbat ? 25Il leur dit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? 26— comment il entra dans la maison de Dieu du temps du grand prêtre Abiathar, mangea les pains offerts, alors qu'il n'est permis qu'aux prêtres d'en manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui ? 27Et il leur disait : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, 28de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.
PREDICATION
Comme
beaucoup d'entre vous sans doute ce verset d'Esaie et maintenant de
Sidonie , m'a marqué depuis l'enfance.
Ces
quelques mots, dans la traduction traditionnelle : quand
les montagnes s'éloigneraient....Il
y avait la chanson aussi (lancer la chanson ?)
Dans
un imaginaire d'enfant, c'est très bizarre ... déjà... d'entendre
que le montagnes sont susceptibles de s'éloigner.
Et
puis quand on est enfant, du moins dans ma génération, utiliser ce
"quand " avec le conditionnel était bizarre. Ce n'était
pas évident que ce "quand" signifiait ici "quand bien
même". Alors comme c'était bizarre, on comprenait ce qu'on
comprenait : quand les montagnes s'éloigneront...En pensant que le
conditionnel est en fait une faute.
Mais
alors, après il faut se représenter tout ça , quand on est enfant
au milieu des années 60.
On
est obligé de le decrypter avec les moyens que l'on avait, ou que
j'avais , le moyen d'un imaginaire de "cartoon" . Une
montagne, on va dire un personnage de montagne, simplifiée,
pyramidal, mais avec des yeux, un nez pourquoi et pas et surtout des
petites jambes, une montagne, qui se lève et qui s'en va.
Dans
la traduction que vous avez entendue, les montagnes ne s'éloignent
plus - c'est vrai quoi, qu'est-ce que je leur avais fait, à ces
montagnes ?
Elles
changent de place. Tout simplement.
Mais
alors là tout s'éclaire. Effectivement, tout change de place, la
terre tourne et révolutionne les montagnes et tout le reste, change
de place, car tout ce réel dans lequel nous sommes, et que nous
sommes, aussi, ce réel est mouvant.
Donc
une possible compréhension de ce texte est non pas si un jour les
montagnes venaient à changer de place, ce qui est la traduction
littérale, on va dire, mais encore plus fort
les montagnes changent de place, mais moi Dieu, je reste à la même
place et de cette place , je t'enlève l'angoisse essentielle de
l'humain, celle d'être dans un monde mouvant, comme une arche de Noé
voguant perpétuellement Je te prie d'accoster et de trouver en moi
cette terre ferme que tu cherches. Cet axe.
PASSAGE
PIANO.
C'est
finalement ce réel mouvant que ne pouvaient admettre les pharisiens
qui contestent Jésus dans le texte choisi par Thomas et Marie pour
le baptême de Sidonie. C'est la raison pour laquelle ils semble
avoir voulu tout fixer y compris et c'est loin pour moi de n'être
qu'un jeu de moi, y compris d'avoir voulu que Jésus lui-même soit
fixé sur une croix.
Leur
vision fixiste du sabbat rendait impossible l'application de ce
commandement.
Au
lieu de se retrouver soi-même, de retrouver les siens, de retrouver
Dieu, après le travail accompli
d'une
semaine, au lieu de profiter de la cessation (c'est cela qui signifie
sabbat), de la cessation active et voulue de l'activité
productrice, le sabbat devenait l'obligation d'entrer dans le
fantasme de l'immobilité. Et il devenait une épreuve, c'est à
dire qu'il redevenait en quelque sorte un travail, en fait une
torture, dont les pharisiens se prétendaient les inspecteurs. Mais
des inspecteurs comme ça, ça fourmille dans toutes les religions,
c'est une façon d'avoir le pouvoir et c'est exactement ce fixisme là
que l'évangile va faire voler en éclats, en mouvement.
Jésus
lui est plutôt à l'aise avec un monde qui bouge, et il sait lui que
toute parole finit par se déposer dans la chair, et il sait cette
chair est vivante, que c'est une chair animée de souffle et qu'elle
bouge, évolue, grandit, vieillit, espère, souffre, prie, donne, se
ferme, s'ouvre...Et toute parole, toute loi, si elle veut vivre, doit
respecter la nature même de cette chair, et de cet humain aussi, qui
marche et qui change.
Alors
Jésus est obligé de rappeler l'évident. Le sabbat est fait pour
l'homme. C'est à dire que ces commandements, en particulier ces dix
paroles dans lequel le sabbat occupe une place centrale, toutes ces
paroles, ne sont pas là pour être adorées, comme des fétiches,
elles sont là ces paroles, et ces commandements, pour donner la vie.
Alors
Jésus, étonnamment contemporain depuis toujours, comme l'évangile,
qui est toujours contemporain, comme Dieu d'ailleurs qui est toujours
contemporain, dit l'évidence. Le sabbat est fait pour l'homme, et
non l'homme pour le sabbat.
C'est
comme. Comme l'économie par exemple. Comme l'Eglise. Comme l'école.
Ah l'école. C'est comme l'entreprise.
Et
c'est aussi comme le baptême. Sidonie n'est pas faite ni pour ni par
le baptême, mais le baptême est fait pour elle, il est le passage
de la vie Dieu dans son existence de personne humaine. Il n'est pas
un mot. Il n'est pas une règle même si on respecte certaines
procédures liturgiques. Il est à la fois un don et l'attestation
de ce don. Il est ce qu'il fait et à qui il s'adresse.
Il
est la grâce de Dieu qui se donne et qui s'adresse à Sidonie en
présence des témoins de cette grâce assemblés ce matin.
Toutes
les conceptions du baptême peuvent changer de place, mais l'alliance
signifiée par ce baptême ne sera pas remise en cause.
Et
cela peut peut être nous apprendre
à garder
tout ce que Jésus dans sa marche nous a enseigné,
A
le garder comme un trésor qui ne se dévaluera jamais, parce qu'il
est tout ce qui a une véritable valeur.
Et
pour tout cela, pour Sidonie et avec elle et ses parents et ses
grands parents, ses parrain , marraine, nous ne pouvons que nous
réjouir.
AMEN
PIANO
CONFESSION
DE FOI
Je
Te crois grand Administrateur du Tout et du Rien molécule
jusqu’alors inconnue des chimistes
Eternel
lié au déroulement du temps, Esprit greffé à nos âmes d’humains
Je Te crois
si
naturel à moi que souvent je t’oublie
d’une
présence sans faille jusqu’aux moindres replis, jusqu’aux
moindres détails Contorsionniste : infiniment grand, infiniment
petit Je Te crois
tout
à la fois large d’épaule
et
trop souvent meurtri Je Te crois
sans
preuve de Toi, sans preuve de ton contraire séduite par ton
insaisissable ingéniosité je Te crois responsable
du
re-surgissement permanent de la Vie Je Te crois
pour
l’irraisonnable raison d’espérer pour le sens de l’alliance,
le sang neuf à créer le gage des naissances et les seuils à
franchir.
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