15 décembre 2013 Garder sur la longueur votre colère ?
Esaïe 35.1-10
1Le désert et le pays desséché
s’égayeront ; la plaine aride tressaillira d’allégresse et
fleurira comme le narcisse ;2elle se couvrira de fleurs et
tressaillira avec chants d’allégresse et cris de joie ; la gloire
du Liban lui sera donnée, la magnificence du Carmel et de la plaine
côtière. Ils verront la gloire du SEIGNEUR, la magnificence de
notre Dieu.3Rendez fortes les mains faibles, affermissez les genoux
qui font trébucher ;4 dites à ceux dont le cœur palpite :Soyez
forts, n’ayez pas peur :il est là, votre Dieu !
5Alors les yeux des aveugles seront
dessillés, les oreilles des sourds s’ouvriront ;6alors le boiteux
sautera comme un cerf, et la langue du muet poussera des cris de
joie. Car de l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans la
plaine aride.7Le lieu torride se changera en étang et la terre de la
soif en fontaines
10ainsi ceux que le SEIGNEUR a libérés
reviendront. Ils arriveront à Sion avec des cris de joie, une joie
perpétuelle couronnera leur tête ; la gaieté et la joie viendront
à leur rencontre, le chagrin et les gémissements s’enfuiront.
Jacques 5.7-8
7Prenez donc patience, mes frères,
jusqu’à l’avènement du Seigneur. Le cultivateur attend le
précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard, jusqu’à
ce qu’il en ait reçu les produits précoces et tardifs. 8Vous
aussi, prenez patience, affermissez votre cœur, car l’avènement
du Seigneur s’est approché. 9Ne soupirez pas les uns contre les
autres, mes frères
PREDICATION
Μακροθυμήσατε !
Premiers
mots de Jacques.
Pas
envie : patient, médecin, salle d’attente souffrance.
Réflexe :
aller voir le grec
Makro :
longueur / Thumos ( chaleur, fureur, colère, folie…)
Garder
sur la longueur votre colère ?
Quelle
colère ? Mais la colère normale de l’humain débarqué sur
une terre où il ne comprend rien, se demande ce qu’il fait là, ce
qu’il doit faire, pourquoi c’est si complexe et éprouvant.
Jacques
donne donc un drôle de conseil ! Gardez votre colère, votre
folie sur la longueur jusqu’à l’avènement du Seigneur !
Mais
thumos ça signifie aussi :
Chaleur,
ardeur, le vin de la passion, le vin qui enflamme
Oui
c’est ça, Jacques nous dit de garder sur la longueur la chaleur,
l’ardeur. C'est-à-dire qu’en fait il prend en compte cette
colère normale d’un humain jeté sur la terre d’en garder
l’énergie mais pas la négativité.
Il
nous dit de « garder l’ardeur sur la longueur » « le
feu originel sur la longueur »
Rien
à avoir avec « prendre son mal en patience » Rien à
voir avec « patienter »
En
quoi cela a-t-il un rapport avec notre « temps de l’AVENT »
dont nous sommes le deuxième dimanche ?
L’avent
c’est l’avenement de Dieu, sa VENUE . Donc ça veut dire qu’il
EST VENU. Alors pourquoi devoir encore avoir devant nous UN CHEMIN
pour l’atteindre, pourquoi encore l’ATTENDRE ,
Et
bien c’est simple :
C’est
que le chemin est long entre nous et nous qui le recevons, même s’il
est déjà là.
Et
Jacques nous encourage à garder sur la longueur, l’ardeur, la
folie, et même la colère INTACTES pour rejoindre celui qui est déjà
là.
D’où
ce temps proposé de l’avent jusqu’à NOEL comme un pélérinage.
L’objectif d’un pèlerinage, par exemple ST jacques de
compostelle – nous en parlions récemment au groupe amitié –
l’arrivée elle est déjà là quelque part, mais nous nous n’y
sommes pas encore, et nous devons GARDER sur la longueur notre
ARDEUR.
C’est
aussi long que le chemin de nous à nous même, pourtant nous aussi
nous sommes là, pourtant, il faudrait toute une vie pour se
rejoindre soi même
C’est
comme le chemin vers notre prochain, il est déjà là notre
prochain, et pourtant nous devons GARDER l’ardeur, l’energie pour
accomplir ce chemin pour le rejoindre.
C’est
comme notre Église : elle est déjà là. Pourtant, ne devrions
nous pas GARDER sur la longueur, ou retrouver l’ARDEUR sur la
longueur pour rejoindre ce pourquoi elle est faite : annoncer la
bonne nouvelle de Dieu, celle qui annonce à chaque être humain
qu’il n’a plus besoin de se battre pour justifier son existence,
la bonne nouvelle que quelle que soit sa condition il n’est ni
moins ni plus que n’importe qui, la bonne nouvelle qui
s’acccomplira par les actes pratiques, symboliques et ARDENTS . Des
actes mêmes qui expriment une veritable colère contre l’injustice.
Des actes qui exprimeront une véritable folie, la folie dont parle
Paul dans ces lettres, opposées à une pseudo sagesse bien
convenable.
Alors
oui, voilà le message de Jacques pour ce matin « retrouver et
GARDER l’ardeur bouillonante sur la longueur », il ne s’agit
pas de souffrir, il ne s’agit pas de se morfondre dans une salle
d’attente, il ne s’agit pas de dire que tout est accompli, il
s’agit de marcher, avec une véritable ardeur, une flamme.
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