21 décembre 2013 Pour M.Jacques Larrue
Jacques
Larrue était un frère dans notre Eglise. Il a été conseiller
presbytéral de l'Eglise de Port Royal. Il était régulier au culte,
il aimait aussi y aller à la Maison Fraternelle.
Nous
sommes ses survivants.
LECTURE
BIBLIQUE
- Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
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- PREDICATION
- Où vas-tu ?
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- Cette question. Parfois, nous nous la posons à nous-mêmes. Quand nos pas nous entrainent sur un chemin inconnu.
- Cette question. Nous la posons, souvent interieurement, parfois d'une façon explicite, et souvent angoissée, à quelqu'un qu'on aime. Quelqu'un qu'on aime, et qui s'engage sur un chemin qu'on ne comprend pas, ou qui simplement, s'en va.
- Cette question. Qui nous est souvent adressée, tout au long de notre vie, et ce depuis notre enfance. Où tu vas ?
- Cette question qui contient aussi, en filigrane , une prière intense et qui n'est faite que d'un seul mot : "Reste".
- Une prière . Adressée à nous-même, alors qu'il nous faut continuer, à marcher sur un chemin inconnu. Reste.
- Une prière. A quelqu'un qui pars. Reste.
- Une prière . Qui nous a été peut-être adressée, silencieusement, et que nous n'avons pas voulu percevoir. Reste.
- Cette question, dans notre texte, de Simon Pierre à Jésus. Cette prière en filigranne de Simon Pierre à Jésus : reste.
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- Souvent, cette question "où vas-tu" que nous nous l'adressions à nous mêmes, que nous l'adressions à quelqu'un, ou qu'elle nous soit adressée, souvent, le plus souvent, cette question n'obtient aucune réponse.
- Souvent, le plus souvent cette prière "reste" que nous nous l'adressions à nous-même, que nous l'adressions à quelqu'un, ou qu'elle nous soit adressée, "reste" souvent cette prière n'est pas suivie d' un exaucement.
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- Mais dans ce court extrait de l'évangile selon Jean, Jésus répond. Il ne dit pas où il va. Il dit simplement que Simon ne peut pas le suivre. Et qu'il pourra le suivre plus tard.
- La bonne nouvelle ici ce n'est pas que Pierre suivra Jésus vers la mort, plus tard.
- Mais que plus tard, après que Jésus aura sublimé son engagement dans ce monde,
- après que la parole de Dieu se sera pleinement incarnée, jusqu'au bout, dans ce monde, Pierre, mais Pierre ça veut dire nous, qui sommes "plus tard" donc qui sommes nous maintenant,
- nous pourrons nous aussi le suivre, c'est-à dire incarner l'engagement de la parole de Dieu dans ce monde dont nous sommes, pleinement, avec notre corps, avec intelligence, avec notre pensée, avec notre esprit, avec notre souffle, notre coeur.
- Plus tard donc maintenant, quand nous aurons pleinement saisi - y compris sans aucune explication pesante - ce que veut dire maintenant, la réalité de la présence offerte de Dieu dans ce monde de chair, de larmes, de joie, d'impasses, et de chemins inconnus sur lesquels nous devons désormais marcher.
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- Voilà donc la bonne nouvelle de ce texte, l'évangile pour plus tard, est pour maintenant.
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- Où vas tu ?
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- Oui, où je vais avec ce Dieu désormais non remis à plus tard au coeur même de ma vie ?
- Dois je exaucer ma propre prière à moi adressée qui me supplie de rester ? N'y vas pas. C'est trop dangereux. C'est trop inconnu . C"est trop compliqué, douteux, incertain. Reste.
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- Ou Non. J'y vais. J'y vais avec la force que j'ai, la confiance que j'ai. Ma vie ne sera plus la même. Puisque je ne peux plus croire à la fois que Dieu a croisé mon existence et à la fois ne pas bouger, ne pas avancer, ne pas y aller. Où ? Sur un nouveau chemin. Après un détours du cours de mon existence.
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- Où vas tu toi qui pars ? Quelles que soient les raisons ou les causes de ton départ. Toi Qui me laisse ? Seule, seul. Reste.
- Où vais-je aller moi, séparé de toi ?
- Alors, quelles que soient tes raisons, ou quelles soient les causes de ton départ, parce que la bonne nouvelle de la venue de Dieu dans ma vie, dans mes impasses, dans mes larmes, dans mes chemins est arrivée au point que je la réalise, que je la croie, que je la sente, que je la pense vraie, parce que la bonne nouvelle -l'évangile - m'a été annoncée, ici et maintenant et pour moi,
- Alors, oui, je te laisse partir. Je te laisse partir en paix.
- Mais moi. Maintenant. J'avance aussi. Je ne reste pas là. J'avance sur un chemin nouveau. Avec la présence éternelle de Dieu en plein coeur.
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- AMEN
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