27 octobre, Eglise Protestante du Saint Esprit ( 2eme partie de la prédication en forme de notes)
Lecture:
2
Timothée 4.6-18
6Quant à moi, en effet, je suis déjà répandu en libation, et le temps de mon départ est arrivé. 7J’ai mené le beau combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. 8Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juge juste, me la donnera en ce jour-là, et non pas seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront aimé sa manifestation.
9Tâche
de venir me rejoindre au plus tôt. 10En effet, Démas m’a
abandonné, par amour pour le monde présent, et il est parti pour
Thessalonique ; Crescens est allé en Galatie, Tite en
Dalmatie. 11Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec
toi, car il m’est bien utile pour le ministère. 12J’ai
envoyé Tychique à Ephèse. 13Quand tu viendras, apporte le
manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpos, et les livres,
surtout les parchemins. 14Alexandre, le forgeron, m’a fait
beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. 15Garde-toi
de lui, toi aussi, car il s’est violemment opposé à nos paroles.
16Lors de ma première défense, personne ne m’a assisté :
tous m’ont abandonné. Qu’il ne leur en soit pas tenu
compte ! 17C’est le Seigneur qui m’a assisté et qui
m’a rendu puissant, pour que, par moi, la proclamation soit
pleinement assurée et que toutes les nations l’entendent. Et j’ai
été délivré de la gueule du lion. 18Le Seigneur me délivrera
de toute œuvre mauvaise et me sauvera pour son royaume céleste. A
lui la gloire à tout jamais ! Amen !
9Pour
certains, qui étaient persuadés d’être des justes et qui
méprisaient les autres, il dit encore cette parabole : 10Deux
hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était
pharisien, et l’autre collecteur des taxes. 11Le pharisien,
debout, priait ainsi en lui-même : « O Dieu, je te rends
grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont
rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce collecteur des
taxes : 12je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme
de tous mes revenus. » 13Le collecteur des taxes, lui, se
tenait à distance ; il n’osait même pas lever les yeux au
ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : « O
Dieu, prends en pitié le pécheur que je suis ! » 14Eh
bien, je vous le dis, c’est celui-ci qui redescendit chez lui
justifié, plutôt que celui-là. Car quiconque s’élève sera
abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.
Prédication
En ce
beau jour de la Réformation, je vais dans une première partie,
critiquer l'évangile de Luc, la manière avec laquelle il nous amène
à notre parabole du jour, pour la retrouver, légèrement
rafraichie, dans une seconde partie.
Après
celle de la veuve indigne, Luc nous offre une nouvelle parabole de
Jésus, une petite histoire, avec un avertissement :
Pour
certains, qui étaient persuadés d’être des justes et qui
méprisaient les autres, il dit encore cette parabole
Luc s'adresse à une communauté de païens convertis
cinquante ans après la mort de Jésus, une communauté pour qui,
parfois, ce n'est plus si évident que ça. En 50 ans, peut-être que
la flamme des premiers instants s'est éteinte, flamme que Luc tente
de réveiller, parce qu'en 50 ans, le Christ n'est pas revenu, parce
qu'en 50 ans, les premiers témoins sont très vieux, ou sont
morts...
C'est évident dans le contexte de notre récit. Au
chapitre 17, c'était la description du retour surprenant du Fils de
l'Homme, avec comme thème : on ne peut pas savoir ni comment ni
quand, il est au milieu de vous, dit-il, et au milieu de toutes les
questions que vous vous posez, et au chapitre 18, l'histoire de cette
veuve qui ne se décourage pas pour réclamer justice, qui ne se
décourage pas, contrairement à vous, Eglise pour laquelle j'écris.
Alors oui, Luc prétend raconter la vie de Jésus comme
il racontera plus tard la vie de l'Eglise naissante. Mais il
s'adresse aussi à sa communauté, pour les temps difficiles qu'elle
vit, des temps où personne ne va plus au temple parce qu'il a été
détruit, mais de toutes façons sa communauté à Luc, elle n'est
pas à Jérusalem, elle est à Corinthe ? elle n'a jamais connu le
temple de Jérusalem debout.
Et
sans nul doute dans cette communauté là, il y a des problèmes de
la part des uns et des autres de volonté de prévaloir. Et ce ne
sont plus des histoires de pharisiens ou de collecteur de taxes, ce
sont des histoires de chrétiens issus d'ailleurs que de la
synagogue, des chrétiens entre eux se jaugent, se comparent, à qui
Luc fait mine de raconter une parabole qu'a dite Jésus, faisant même
mine de s'infiltrer dans les pensées de Jésus
pour ceux là, il dit cette parabole.
Luc est celui qui transforme le plus Jésus en un
personnage de l'histoire qu'il veut raconter à sa communauté. Vous
vous infiltreriez vous dans les pensées de Jésus, pour lui donner
l'intention, comme le fait Luc, de ses paroles et de ses actes ?
Déjà, ici même par ce minuscule détail, nous avons le début de
l'existence d'une Eglise qui s'approprie le Christ que pourtant elle
met en son centre. Une Eglise qui se met dans les pensées de Jésus,
qui se met à penser pour Jésus, et pourquoi pas plus tard une
Eglise qui se mettra à penser pour Dieu, à sa place ?
Luc,
est appellé l'évangile des méprisés. Ici nous avons un collecteur
de taxes. C'est peut-être te que se ressentent ceux qui le lisent,
ex-païens, interdits de synagogue, de classes et de conditions très
différentes, en effet, comme à Corinthe...Où il s'agirait de
remettre en valeur les principes universalistes
prêchés
par Paul, il y a une vingtaine ou une trentaine d'années, auquel Luc
ajoute une morale sociétale, qui n'était pas chez Paul, dans la
mesure où Paul, lui, ne croyait qu'en une éthique provisoire, qui
convenait aux temps derniers qu'il se croyait vivre en menant le beau
combat. Mais Luc, lui est face à la durée. Il est le début de
l'institution.
Voilà le contexte, maintenant parlons de la Parabole.
Qu'il faut lire débarrassée de la gangue rédactionelle de Luc,
pour entendre rafraichie, une parabole de Jésus, dont nous ne
connaissons pas l'intention, parce que pour l'entendre vraiment, il
faut se mettre à la place des premiers auditeurs, qui ne
connaissaient pas vraiment, même les disciples, ce Jésus, qui
parle...
Deux
hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était
pharisien, et l’autre collecteur des taxes.
[ pour rendre la prédication plus vivante, le support devient ici une prise de notes]
- explication
kt
-
morale : le bon comportement, le mauvais comportement, le bien le mal
et on peut en rester
là...
ou propager le même
message.
- mise
dans l'armoire à doute. C'est là où on met tous les doutes secrets
que nous avons, sur la pertinence de ce qu'on se raconte en Eglise.
On les range, et on continue.
ou
sentiment
de malaise, et de stupidité.
réfléxion
sur la prière qui aurait pu conclure ce moment d'explication :
-
Je te remercie Seigneur de ce que je ne suis pas comme cet affreux
pharisien...
si c'est pour devenir à
la fin celui dont a critiqué les paroles...
- On
est retourné ! La parabole fait une boucle et on est entrainé
dedans, quoiqu'on fasse, on remercie de n'être pas comme
l'autre...On découvre que nous justifions nos existences en
comparaison avec d'autres... Et ça rend notre démarche empesée.
On est
retourné
le retour la
conversion, le cycle, le psaume 23
chemin
d'avant, pas à renier. Ce n'est pas possible. Mais le chemin d'après
?choix d'un autre chemin. Ou choix du meme chemin.
-
Passage de la morale à l'éthique, qui se caractérise par non pas
la question : qui dois-je être, qui dois je éviter d'être ? (le
mal ce pharisien, le bien, ce publicain)
mais
par une autre question : où suis-je moi ? Puis je continuer à me
laisser localiser, c'est à me faire apparaitre à l'existence, par
les autres ? En termes théologiques, spirituels :
puis-je
continuer à laisser aux autres le pouvoir de justifier mon existence
à telle place ? A un certain niveau dans la grande échelle de
comparaison des uns avec les autres (société, classement,
admission, progression, salaire, culture, réseaux, avancement,
dépassement...) ? Ou alors ? Puis je me justifier moi-même ?
Le
chemin éclairé par le retournement provoqué par l'effet ressenti
par la parabole finit par nous faire comprendre que d'une part, cet
élan de vouloir être justifié, c'est à dire vouloir sentir la
justification de notre présence au monde, cet élan est noble. Et le
problème est qu'il se fourvoie, dans la recherche de la
justification par soi-même ou par les autres. Cette justification ne
peut venir que d'un Dieu qui transcende toutes nos comparaisons et
vient nous mettre à égalité.
C'est
l'élan profond de toute réforme de l'Eglise, depuis sa création
dans une société romaine de classes.
Et
normalement la mélodie de la parabole te dit et te répète que
toi tu n'es pas meilleur qu'eux, et eux pas meilleurs que toi. Dans
la vision du monde d'un converti, il n'y a pas de guerre sainte .
Tous
ces écueils évités, on fait quoi alors ?
Alors,
devenus libres d'exister par la présence de Dieu dans nos coeurs,
on raconte cette parabole, et si l'on doit l'expliquer, il faudra le
faire correctement pour faire apparaitre un élan de conversion et
pas de comparaison, un élan spirituel au-delà du jugement des
autres.
Et on
retournera à l'armoire à doutes, on remontera l'échelle et on
prendra ce doute là, et on le mettra à la poubelle.
Il n'y
aucun doute que la parole de Dieu veut nous interpeler, sur ces
histoires de comparaisons et de justification, mais comment la
laisser libre de nous parler ? De nous libérer ?
C'est
le chemin du converti que de l'apprendre.
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