NE S'EN FAUT-IL PAS D'UN BREF INSTANT ? (09 mars 2014)
Esaïe
29.13-24
13Le Seigneur dit : Ainsi, quand ce peuple s'approche de moi,
il me glorifie de la bouche et des lèvres,
mais son cœur est loin de moi,
et la crainte qu'il a de moi
n'est qu'un commandement appris des hommes.
14C'est pourquoi je continue à étonner ce peuple
en lui donnant sujet d'étonnement sur sujet d'étonnement ;
la sagesse des sages s'y perdra,
et l'intelligence des intelligents ira se cacher.
15Quel malheur pour ceux qui se terrent loin du SEIGNEUR
afin de cacher leurs projets !
Leurs œuvres se font dans les ténèbres,
et ils disent : Qui nous voit ? Qui nous connaît ?
16Quelle perversité que la vôtre !
Le potier doit-il être considéré comme l'argile,
pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier :
Il ne m'a pas fait ?
— pour que le pot dise de son potier :
Il n'a pas d'intelligence ?
...
17Ne s'en faut-il pas d'un bref instant
pour que le Liban se change en verger,
et que le verger soit considéré comme une forêt ?
18En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre ;
de l'obscurité et des ténèbres,
les yeux des aveugles verront.
19Les affligés auront dans le SEIGNEUR une joie débordante,
et les plus pauvres des humains
feront du Saint d'Israël leur allégresse.
20Car la brute ne sera plus,
l'insolent aura disparu,
tous ceux qui se tenaient à l'affût pour faire du mal seront retranchés
21— ceux qui condamnaient l'homme en justice,
qui tendaient des pièges à celui qui accusait à la porte de la ville,
et qui écartaient le juste sans motif.
Genèse 2.7-9 ; 3.1-7
7Le SEIGNEUR Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. 8Le SEIGNEUR Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’est, et il y mit l’homme qu’il avait façonné. 9Le SEIGNEUR Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d’arbres agréables à voir et bons pour la nourriture, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
LECTURE 2 [lecteur Robert]
1Le serpent était le plus avisé de tous les animaux de la campagne que le SEIGNEUR Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! » 2La femme dit au serpent : Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez ! » 4Alors le serpent dit à la femme : Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! 5Dieu le sait : le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais. 6La femme vit que l’arbre était bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, qu’il était, cet arbre, désirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. 7Leurs yeux à tous les deux s’ouvrirent, et ils surent qu’ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes.
PREDICATION
Ne s'en faut-il pas d'un bref instant
pour que le Liban se change en verger,
et que le verger soit considéré comme une forêt ?
Le prophète évoque un bref instant. Un bref instant. Pour que tout change radicalement.
Avec deux façons de le comprendre, et ces deux façons se repartissent dans les traductions.
Encore un bref instant, - à attendre - pour que le Liban se changer en verger.
ou
ou : cela se produira à en un bref instant.
( le prédicateur claque des doigts)
Cette expression m'a marquée. Elle a convoqué ma méditation de ce matin.
J'ai eu envie de lire tous ces textes du jour, pour y discerner ces brefs instants.
Pour que les yeux des aveugles voient.
Pour que la brute ne soit plus.
Pour que Dieu
annonce la gaité et la joie, et
que les os du Psalmiste ne soient plus broyés.
Un bref instant, pour que Dieu lui rende la gaité et la vie.
13Le Seigneur dit : Ainsi, quand ce peuple s'approche de moi,
il me glorifie de la bouche et des lèvres,
mais son cœur est loin de moi,
et la crainte qu'il a de moi
n'est qu'un commandement appris des hommes.
14C'est pourquoi je continue à étonner ce peuple
en lui donnant sujet d'étonnement sur sujet d'étonnement ;
la sagesse des sages s'y perdra,
et l'intelligence des intelligents ira se cacher.
15Quel malheur pour ceux qui se terrent loin du SEIGNEUR
afin de cacher leurs projets !
Leurs œuvres se font dans les ténèbres,
et ils disent : Qui nous voit ? Qui nous connaît ?
16Quelle perversité que la vôtre !
Le potier doit-il être considéré comme l'argile,
pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier :
Il ne m'a pas fait ?
— pour que le pot dise de son potier :
Il n'a pas d'intelligence ?
...
17Ne s'en faut-il pas d'un bref instant
pour que le Liban se change en verger,
et que le verger soit considéré comme une forêt ?
18En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre ;
de l'obscurité et des ténèbres,
les yeux des aveugles verront.
19Les affligés auront dans le SEIGNEUR une joie débordante,
et les plus pauvres des humains
feront du Saint d'Israël leur allégresse.
20Car la brute ne sera plus,
l'insolent aura disparu,
tous ceux qui se tenaient à l'affût pour faire du mal seront retranchés
21— ceux qui condamnaient l'homme en justice,
qui tendaient des pièges à celui qui accusait à la porte de la ville,
et qui écartaient le juste sans motif.
Genèse 2.7-9 ; 3.1-7
7Le SEIGNEUR Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. 8Le SEIGNEUR Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’est, et il y mit l’homme qu’il avait façonné. 9Le SEIGNEUR Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d’arbres agréables à voir et bons pour la nourriture, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
LECTURE 2 [lecteur Robert]
1Le serpent était le plus avisé de tous les animaux de la campagne que le SEIGNEUR Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! » 2La femme dit au serpent : Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez ! » 4Alors le serpent dit à la femme : Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! 5Dieu le sait : le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais. 6La femme vit que l’arbre était bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, qu’il était, cet arbre, désirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. 7Leurs yeux à tous les deux s’ouvrirent, et ils surent qu’ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes.
PREDICATION
Ne s'en faut-il pas d'un bref instant
pour que le Liban se change en verger,
et que le verger soit considéré comme une forêt ?
Le prophète évoque un bref instant. Un bref instant. Pour que tout change radicalement.
Avec deux façons de le comprendre, et ces deux façons se repartissent dans les traductions.
Encore un bref instant, - à attendre - pour que le Liban se changer en verger.
ou
en
quelque sorte :
ou : cela se produira à en un bref instant.
( le prédicateur claque des doigts)
Je
vais garder les deux.
Cette expression m'a marquée. Elle a convoqué ma méditation de ce matin.
J'ai eu envie de lire tous ces textes du jour, pour y discerner ces brefs instants.
Pour que les yeux des aveugles voient.
Pour que la brute ne soit plus.
Dit
encore le prophète, Esaie.
Nous
en avons, des brutes, dans notre actualité.
(claquement
de doigts)
Mais
un bref instant aussi,
Un bref instant, pour que Dieu lui rende la gaité et la vie.
Un
bref instant, celui du pardon, celui qu'il espère, pour lequel il
supplie. Parce qu'il ne sait pas encore le recevoir.
Mais
un bref instant aussi,
pour
décider de sortir du jardin, pour devenir comme des dieux, mais sans
la vie éternelle, cette vie d'adam et eve, dans leur jardin, dans
lequel ils vivaient.
Ils
vivaient d'ailleurs, dans le territoire de l'instant. Quand ils ont
constaté déjà cette valeur de l'instant, ils l'ont saisi. Et ils
ont décidé d'entrer dans le temps.
En
un instant, ils sont passés de l'éternel, en un claquement de
doigt, ils sont allés vers ce qui passe, vers le chronique, vers
l'histoire, vers le lendemain, vers la génération, vers la vie qui
passe, vers la fuite, vers la narration, vers le suspens. Vers nous.
Chaque jour, nous devons accueillir Adam et Eve qui sortent de leur
jardin pour se réfugier chez nous, pour passer venir passer le temps
avec nous.
Mais
aussi un bref instant, celui de la vie d'un homme pour sortir des
conséquences de cette décision. Un seul homme pour la grâce de
tous. Selon Paul.
Une
invitation donc, à méditer sur l'instant.
Pour
se dire que dans un bref instant, le Liban peut changer.
Pour
se dire aussi que tout peut changer en un instant.
Chacun
a dans sa vie vécu ça. Par exemple décider en un instant de dire
une parole, ou de faire un acte, qui aura de fait changé tout le
cours de son existence.
Nous
sommes surpris souvent de nous apercevoir que nous sommes plus
intelligents que nous - nous qui rationalisons après coup - ou, plus
téméraires que nous - nous qui sommes dans le temps qui passe,
alors que, dans l'instant, nous sommes étonnants.
Ces
éclats, ce bagatelle de tout petit peu, comme dit Esaie, ce sont des
éclats de l'éternité. De ce fameux septième jour où le créateur
vit.
Combien
l'appel à l'évangile devrait être cet appel d'être sensible à
cette dimension du bref instant.
Un
bref instant qui change le cours d'une histoire, d'un parcours de
vie. Nous envoie là où nous n'avions pas du tout prévu d'aller.
Cela
peut être le bref instant de la catastrophe, ou de la décision qui
genère la catastrophe - par exemple, la décision qui valide tel
niveau de sécurité pour une centrale nucléaire et qui s'appuie sur
les risques déjà connus. Le bref instant de la signature d'un
document engageant des travaux.
Le
bref instant qui engendre un retournement complet de situation, comme
dans Esaie, comme au Jardin d'Eden, comme selon Paul, le bref instant
de la vie d'un homme donnée pour son humanité.
Dans
un bref instant, ou "en un clin d'oeil" chacun peut décider
de retourner avec Dieu, et à l'intérieur de ce choix, vivre les
éclats d'éternité rendus évidents par cette simple décision en
un clin d'oeil.
Chacun,
peut changer le cours de sa vie en un instant, ou dans un instant.
C'est
une magnifique bonne nouvelle que de le savoir. En un bref instant,
tout peut changer.
Tout
ce qui nous semblait écrit et recopié sans cesse, prend la forme
d'une nouvelle page blanche ou tout se recompose.
Ce
phénomène, Dieu le connait. Et nous, les réfugiés dans le temps
qui passe, nous le savons aussi même si nous n'osons pas vraiment
nous l'avouer.
Pour
éviter que ces instants décisifs ne soient pas catastrophiques,
nous avons l'évangile du Christ, qui nous apprend à apprivoiser
cette dimension extraordinaire de notre existence
En
gros, après avoir vécu le bref instant de notre baptême dans le
fleuve, regagner la terre ferme, avec un regard nouveau, une nouvelle
disponibilité.
AMEN.
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